Julie Jeanne Bouillane

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Julie Jeanne Bouillane, née le à Sourcieux-les-Mines[1] et morte le à Toulouse[2], est une résistante française, membre du groupe Sabot et du réseau Alliance[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Elle se marie le 19 août 1936 à Casablanca avec Jean Marius Philippe et adopte une petite fille, Regina[3],[4].

À l'automne 1940, son mari occupe un poste de commissaire de police à Lourdes[3]. En novembre 1941, il est nommé commissaire du 7e arrondissement de Toulouse[3].

En janvier 1943, le couple demeure au no 22 rue Leyde à Toulouse (devenue la rue du Commissaire-Philippe en 1947[5],[6]).

Résistance et expérience de la Déportation[modifier | modifier le code]

En , après l'occupation par les Allemands de la zone libre, Jean Marius Philippe démissionne de son poste lorsque les autorités de Vichy lui demandent d'établir la liste des juifs de l'arrondissement dont il a la charge. Le , Jeanne Bouillane est interrogée à Lourdes par la police qui est à la recherche de son mari. Elle dit ne pas savoir où il est[7]. Son mari est finalement interpellé par la Gestapo le à Beaumont-de-Lomagne. Malgré cette arrestation, Julie-Jeanne Bouillane poursuit ses activités dans la Résistance qui consistent à participer activement aux filières d'évasion mises en place par le groupe de résistance belge Sabot, en coopération avec le Réseau Alliance. En effet, Julie-Jeanne Bouillane et son mari accompagnaient fugitifs et réfractaires au STO vers l'Espagne ou l'Algérie, en passant par les Pyrénées[3],[4].

Arrêtée à son tour par la Gestapo de Toulouse le et emprisonnée dans les prisons Furgole et Saint-Michel[4], Julie Jeanne Bouillane est déportée successivement à Ravensbrück, au Kommando du KL Neuengamme à Hanovre, puis à Bergen-Belsen[8],[9],[10].

Elle est libérée en 1945[10]. Son mari ne survit pas à la guerre car il est fusillé à Karlsruhe en 1944[3].

Après guerre[modifier | modifier le code]

Elle participe de 1952 à 1955 à la guerre d'Indochine dans les transmissions[10].

Décorations[modifier | modifier le code]

Elle est titulaire de onze décorations françaises et étrangères[10], dont :

Hommage[modifier | modifier le code]

En 2019, une plaque rendant hommage à Jeanne et son mari est apposée au no 22 de la rue du Commissaire-Philippe à Toulouse[12]. En 2022, son nom est attribuée à une petite place voisine, au carrefour des rues Alexandre-Falguière et Saint-Papoul[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Jeanne Julie BOUILLANE », sur Mémoire des hommes (consulté le )
  2. « Fichiers des personnes décédées en 1979 », sur data.gouv.fr (consulté le )
  3. a b c d et e Jean-Louis Ponnavoy, « PHILIPPE Jean, Marius, Louis. PHILLIPE à l’état civil », sur Fusillés 1940-1944 (consulté le )
  4. a b et c (fr + de) « Karlsruhe erinnert : brochure éditée par la ville de Karlsruhe », 1er avril 1944 – Résistants français et belges, morts pour une Europe sans barbarie (consulté le ), p. 32
  5. « Toulouse. Un commissaire héroïque », La Dépêche du midi,‎ (lire en ligne)
  6. « Le courage de dire non… le Commissaire Philippe », sur archives.toulouse.fr
  7. « Jean Philippe, commissaire », sur Quartier Chalets Roquelaine Toulouse (consulté le )
  8. « Fondation pour la mémoire de la déportation : Liste alphabétique des femmes » (consulté le )
  9. « Liste alphabétique des femmes (IV.2.) », sur www.bddm.org (consulté le )
  10. a b c d et e « Décès d’une héroïne de la Résistance », La Presse, vol. 95, no 148,‎ , p. 11 (lire en ligne, consulté le )
  11. Ordre de la Libération, « Base Médaillés de la Résistance française - fiche Julie PHILIPPE » (consulté le )
  12. Alain Roy, « Une plaque commémorative pour le Commissaire Philippe », La gazette des chalets,‎ , p. 6 (lire en ligne [PDF])
  13. Silvana Grasso, « Chalets : la placette portera le nom d’une résistante », La Dépêche du Midi, 21 avril 2022.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]